Rayures et ratures
Voici une lecture… atypique 😉
Rayures et ratures, c’est en premier lieu le blog de Chloé Romengas sur les atypiques/HP/zèbres… Blog qui fut compilé en 2 livres que j’ai récemment achetés (bien qu’ayant lu bon nombre d’articles auparavant) et dont je commente le premier ici.
Il faut dire que ce style unique mêlant didactique, humour et illustrations offre une lecture rafraichissante et procure exactement l’effet escompté : le lecteur se sent moins seul ! Mission accomplished 👨🚀
Malgré tout ce plaisir à dévorer le premier livre, je ne peux refreiner une critique sur un sentiment d’amalgame de notions qui pour moi ne sont pas nécessairement corrélées. Je citerais en vrac : haut potentiel (HPI), hypersensibilité, perfectionnisme, capacité de mémorisation, peur de rejet et d’abandon, ou encore le rapport à l’autorité. Le terme « zèbre » semble employé pour désigner un melting pot agrégeant des traits probablement représentatifs de la personnalité de l’auteure, mais que je ne généraliserais pas si simplement sous une bannière commune.
Evidemment, je me retrouve personnellement dans certaines caractéristiques (sensibilité et perfectionnisme) et pas d’autres (mémorisation ou autorité), que j’explique d’abord par le fait que chaque caractéristique est un continuum, et que certains concepts sous-jacents (non explicités dans le livre) comme le lien d’attachement ou les stratégies de coping viennent grandement influencer la personnalité.
De même que certains liens comme « ce qui est parfait c’est ce qui est juste » ou « analyse + sensibilité = lucidité » me semblent erronés. Pour le premier, le perfectionnisme (tel que décrit dans le type 1 de l’ennéagramme, le type « analyseur » de la PCM ou le schéma « exigences élevées » de Young) est une construction plus vaste. Pour moi, la recherche de perfection n’est pas liée à la justice mais à une croyance de l’enfance que je serai aimé *si* je suis parfait (si on n’a rien à me reprocher). La justice n’est qu’une autre facette. Pour le second, je pense à des connaissances clairement HPI et non sensibles, ou l’inverse, et des HPI qui ne sur-analysent pas, ou ne sont pas anxieux… Dans mon cas, j’aurais dit « analyse + sensibilité = anxiété »…
J’ai aussi beaucoup réfléchi en lisant sur la peur de l’échec, peur de ne pas satisfaire. Dans le contexte du couple, j’y vois plutôt le signe d’un attachement anxieux, ou une illustration de la capitulation (cf schémas de Young). Un faux-self narcissique pourrait être une autre personnalité cachant la même peur… Ce qui m’amène à plein d’autres interrogations comme : « Peut on être hypersensible et avoir un attachement secure ? » que j’espère pouvoir éclairer avec les réponses de Théia.
Dernière réaction : je lis que pour combler leur manque de confiance, les zèbres vont se comporter comme s’ils étaient très sûrs d’eux. Là encore je repense aux schémas de Young et aux 3 attitudes qu’il décrit : capitulation, fuite & contre-attaque. Ce comportement assuré n’est qu’une des attitudes (la contre-attaque, créant un faux self). Pour ma part, je capitule et n’affiche jamais être sûr de moi.
Bref, ma critique peut paraître négative, pourtant j’ai réellement apprécié découvrir ce travail et attaquerai très bientôt le second livre !